Il y a deux types d’ingénieurs : ceux qui optimisent la performance des systèmes, et ceux qui mesurent la résilience de nos modèles. J’ai consacré vingt ans à la première voie ; je dédie désormais ma carrière à la seconde.

 

Cette conviction n'est pas née dans un bureau d'études, mais face à une courbe. Une de ces courbes implacables, comme celles que Jean-Marc Jancovici sait dessiner, qui vous montre non pas la fin du monde, mais la fin d'un monde. La fin de l'insouciance énergétique et matérielle. Pour l'ingénieur que j'étais, cette prise de conscience n'a pas été une angoisse, mais un défi. Le plus grand, le plus complexe et le plus passionnant de tous : comment réaligner notre ingéniosité avec les limites planétaires ?

La réponse ne pouvait être un simple ajustement. Il fallait changer de logiciel. J'ai donc décidé de ne plus seulement construire, mais d'accompagner la transformation. Je me suis formé, j'ai plongé dans les arcanes des normes, des bilans carbone, de la finance durable, pour devenir auditeur en durabilité. Non pas pour pointer les failles, mais pour révéler le potentiel.

De ce cheminement est né POWNESS. Le nom est une contraction de Power et Awareness : la conscience de la puissance. Car tout est là. Notre puissance industrielle, économique et technologique est phénoménale, mais nous l'avons trop longtemps exercée en aveugle. POWNESS a été fondée sur une certitude : la durabilité n'est pas une contrainte, c'est le plus formidable levier de performance du 21e siècle. C'est une question d'avantage concurrentiel, d'innovation et, finalement, de pérennité.

En tant que Président de l'association des ingénieurs de Nouvelle-Aquitaine, je vois chaque jour des talents prêts à relever ce défi. Mon rôle, avec POWNESS, est de donner aux dirigeants les outils pour transformer cette conscience en action, pour que la valeur immatérielle – notre impact, notre éthique, notre capital humain – devienne enfin le véritable indicateur de notre richesse. Ce n'est pas de l'idéalisme ; c'est le prochain chapitre du réalisme économique.